Daniel Rouvier est technicien senior de la régie chez Grandé Studios. « C’est moi la référence pour tout ce qui est de l’équipement et qui touche aux émissions de télévision et aux gros spectacles », commente-t-il.

À sa sortie de l’Institut Grasset, il peine à dénicher un emploi, en raison entre autres de « la grève des acteurs et des bouleversements dans le monde des effets spéciaux » énumère-t-il. Grâce aux efforts conjoints de son coordonnateur de programme et de ses anciens enseignants, Daniel se joint au département des retours chez Grandé Studios. « Comme toujours, Grasset était là pour moi. Pendant mes études, tous les professeurs sont devenus des amis. Je trouve toutes les excuses pour leur rendre visite. C’est une famille pour moi. »

Le département des retours, « c’est là où tout le monde commence pour apprendre à connaître les équipements et comment les manipuler de manière professionnelle », explique Daniel. Concrètement, ses tâches consistent à recevoir le matériel loué, s’assurer que tout est fonctionnel, que rien ne manque à l’appel et ranger le tout aux endroits prévus à ces effets. « Chaque fois que je roule un fil, je pense à Nathalie Paulet, la technicienne en travaux pratique qui est restée plus tard pour me préparer à mes examens de régie », se souvient-il en riant.

Par la suite, il voit une opportunité d’aller dans un autre département, et de fil en aiguille, il évolue et grimpe les échelons. Désormais, notre diplômé œuvre à organiser tout l’équipement pour les spectacles ou les émissions prévus. Par exemple, il propose des types de lentilles qui fonctionnent avec les demandes des directeurs techniques, afin de donner vie à leur vision. Parmi les productions sur lesquelles il a travaillé, on retrouve le Gala Québec Cinéma, Survivor, La Fureur, Zénith, Occupation Double, Big Brother Toronto, Big Brother Célébrités ainsi que La langue dans ma poche.

« Je ne pourrais jamais exercer ce métier sans toutes les notions que j’ai apprises à l’Institut Grasset et tous les défis que les chargés de cours nous ont donnés. Ça m’a préparé pour les « rushs » de la vraie journée de travail », mentionne-t-il. Un exemple de défis auquel notre diplômé s’est confronté est d’effectuer des modifications de dernière minute, alors que leur émission est déjà prête à être mise en onde. « Ces exercices m’aident beaucoup encore à ce jour pour trouver des solutions lorsque quelque chose ne fonctionne pas. Par exemple, si j’ai besoin d’un appareil qui convertit et qui distribue le signal, je sais ce qui me le permet. Ça m’a bien préparé pour comprendre la logique du comment mettre le matériel en séquence, parce que, la préparation, ce n’est pas juste séparer et donner aux clients. Nous, on fait une petite version de son spectacle chez nous, on teste pour voir si les équipements sont à jour, s’ils sont parés et fonctionnels. Dès que tout le processus est complété, alors là, on place tout dans les caisses et on envoie aux clients. »

Avant son arrivée au Québec, Daniel travaillait en animation graphique (Motion Graphics Designer en anglais), qui est sa véritable passion. « Mais je me sens confortable à la régie, ce n’est pas une chose que je veux quitter. L’animation graphique, c’est mon passe-temps. Je fais des dessins animés que je monte à ma fille de 6 ans. C’est mon sceau de qualité : si elle dit que c’est bon, c’est que ça l’est! »

En immigrant au Québec en 2021, Daniel souhaitait s’intégrer au Québec. « Je peux dire aujourd’hui que la langue maternelle de ma fille, c’est le français. Elle est née au Brésil, elle parle bien le portugais, mais elle s’est bien adaptée. Elle n’a pas perdu son héritage brésilien, elle l’a toujours, mais elle s’en est aussi créé un ici. »

Pour que son objectif d’habiter au Canada se réalise, il a profité du Programme de l’expérience québécoise. Bien que le processus soit long, le tout s’est déroulé sans anicroche. « Je voulais continuer à évoluer dans mon domaine d’études, ça, ça aide beaucoup », indique-t-il. Au moment de notre discussion, qui marquait d’ailleurs ses trois ans au Québec, il ne lui restait plus qu’une étape : l’obtention de sa résidence permanente.